A bas les taxes

En bref: Sonia, une gamine de dix-huit ans, vient d'accoucher. Elle replonge dans l'éphémère quotidien avec son poupon dans ses bras comme un trophée. Elle a hâte de le montrer au géniteur qui n'est même pas venu voir à la clinique s'il avait un fils ou une fille. Mais elle n'a plus de chez elle : son compagnon a loué sa piaule pour huit jours. Sonia part à la recherche de Bruno, vingt ans, qui, décidément, n'a pas la fibre paternelle. Bruno vit de vols, larcins, trafics. Il zone dehors. Le petit couple va passer la nuit dans un abri pour sans-logis.

L’enfant ne signifie rien pour lui. Il n'a qu'une obsession : l'argent, le troc, le marchandage. Il aime Sonia, il a envie qu'elle soit heureuse, il lui offre un blouson. Il va faire un effort pour le môme, acheter un landau. Mais, très vite, ce garçon qui ne garde rien acquiert et revend aussitôt, pour avoir de l'argent frais toujours sur lui, ne voit plus son fils que comme une monnaie d'échange. Il a appris qu'il y avait des gens qui étaient prêts à payer très cher pour"adopter" un nouveau-né. Il y a des types sans scrupule qui s'occupent de ça. Bruno vend son fils. Pas grave, dira-t-il à Sonia, on en fera un autre ! Pour elle, c'est la fin du monde.

Seraing, ma commune est devenue le cadre de leurs éloges de la misère. Les nouveaux Thénardiers y croupissent aussi dégoûtants que possible.

Pourtant, à Seraing comme ailleurs, il y a des jeunes dont la situation économique est désastreuse (bonheur socialiste) et qui luttent honnêtement et proprement pour s'en sortir.

Ceux-là ne méritent pas l’intérêt des réalisateurs subventionnés qui servent visiblement leurs mécènes en banalisant le désespoir.